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Université Mohammed V - Rabat Souissi
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16/01/2018

L’ICARDA Maroc développe une variété de blé résistante à la chaleur

L’ICARDA Maroc développe une variété de blé résistante à la chaleur

Une équipe de recherche d’ICARDA Maroc développe des variétés de blé dur tolérantes aux très fortes chaleurs du bassin du fleuve Sénégal.

Une avancée scientifique notable, qui ouvre la voie à de nouvelles possibilités pour les régions souffrant de hautes températures.

L’idée inspirante d’une équipe de chercheurs de l’ICARDA (Centre International pour la Recherche Agricole dans les Régions Arides), menée par le Dr Filippo M Bassi (ICARDA, Maroc) et le Professeur Rodomiro Ortiz (SLU, Alnarp, Suède), en collaboration avec le CNRADA (Mauritanie), l’ISRA (Sénégal) et l’Université Mohammed V (Maroc), a permis de cultiver du blé dur dans des conditions d’extrême chaleur dans le bassin du fleuve Sénégal, une région le cultivant très peu ou pas du tout. Une découverte qui ouvre la voie à de nouvelles possibilités pour les régions affectées par la hausse des températures et la diminution des rendements agricoles.

Le projet de recherche, financé par le Conseil Suédois de la Recherche Scientifique, a employé des techniques de sélections moléculaires Non Génétiquement Modifiées (non OGM), pour développer un ensemble de variétés de blé dur tolérantes à de très hautes températures d’une moyenne de 35 à 40 degrés, le long du bassin du fleuve Sénégal, en Mauritanie et au Sénégal. Dans cette région, les agriculteurs cultivent du riz pendant 8 mois de l’année, mais la terre reste inutilisée pendant les 4 autres mois. L’objectif était donc d’arriver à développer des variétés de blé dur leur permettant de ne pas renoncer au riz.

Les graines découvertes par l’équipe de recherche de l’ICARDA poussent extrêmement vite, en seulement 92 jours et permettent donc aux agriculteurs de cultiver du blé entre les 2 saisons du riz. Plus encore, les graines de blé récoltées étant de qualité supérieure, si développée à grande échelle cette découverte pourrait assurer 600 000 tonnes de nourriture nouvelle ou 180 millions d’euros de revenu supplémentaire pour les petits agriculteurs de la région.

Grâce à la politique de libre partage des variétés pratiquée par l’ICARDA avec les pays en voie de développement, cette découverte présente un grand potentiel d’adaptation à d’autres pays. Aussi, à travers un partenariat avec l’INRA, qui met à disposition d’ICARDA ses stations expérimentales, l’équipe de recherche a pu tester ces variétés de blé dur dans les conditions de haute chaleur des mois d’été à Séfrou, et durant toute l’année à Marrakech et Safi. Ainsi que dans la région d’Agadir, qui a permis de noter l’adaptabilité et le bon rendement de ces nouvelles graines sur des sols plus sableux. Face au défit du changement climatique, impliquant l’augmentation des températures, cela offre une solution prometteuse pour l’Afrique de l’Ouest, mais aussi le Maroc et ses zones sahariennes.

 

 

ICARDA

Cette avancée prometteuse a surtout éveillé le grand intérêt des gouvernements et des organismes officiels au Sénégal et en Mauritanie, deux pays qui ont décidé d’offrir toutes les ressources nécessaires pour le développement de la culture du blé, en mettant en place des comités nationaux et des partenariats avec les organismes de recherches, tels qu’ICARDA. L’Afrique de l’Ouest et du Nord sont de grands consommateurs de blé dur, mais importent plus de la moitié des graines qu’ils utilisent. L’application des résultats de la recherche d’ICARDA permettrait dans le futur, l’essor d’un marché africain dans l’idée d’une coopération sud-sud au niveau de la semoule de blé dur.

Par ailleurs, cette découverte a été récompensée par le Prix pour l’Innovation dans la Sécurité Alimentaire lors du Barilla Forum pour l’Alimentation et la Nutrition à Milan en décembre 2017.

Le Dr Bassi a commenté : « Lorsque nous avons eu cette idée il y a 5 ans, les gens ont pensé que nous étions un peu fous. Nous sommes donc ravis de voir notre projet d’introduire du blé dur dans cette région porter ses fruits et être reconnu. J’aimerais remercier particulièrement nos partenaires pour leur soutien : l’U-Forsk2013 et la SLU Sweden (Suède), le CNRADA (Mauritanie), l’ISRA (Sénégal) et l’Université Mohammed V (Maroc). En collaborant étroitement avec les agriculteurs, nous avons gagné leur confiance. Ils sont en effet conscients des avantages qu’offre cette variété qui peut être facilement cultivée moyennant un investissement minimum. Maintenant, nous devons agir pour la mettre sur le marché. La route est encore longue, et nous avons besoin à présent de mettre en place des partenariats avec les acteurs gouvernementaux, de développement et les industries nord-africaines et de la région ».

A Propos d’ICARDA

Le Centre International pour la Recherche Agricole dans les Régions Arides (ICARDA) est une organisation mondiale de recherche pour le développement. Depuis sa création en 1977 en tant qu’Organisation à but non lucratif, ICARDA a développé des projets de recherche pour le développement dans plus de 50 pays dans le monde dans les régions arides, du Maroc en Afrique du Nord au Bangladesh en Asie du Sud. Sa mission est de fournir des solutions scientifiques innovantes pour améliorer la subsistance des personnes avec peu de ressources dans les régions arides. L’objectif d’ICARDA est d’aider à éradiquer la pauvreté et à augmenter de façon optimale la sécurité alimentaire et de l’eau à travers la gestion durable des ressources naturelles, face aux changements climatiques. Mettre en place des partenariats avec les pays, à travers son Système National de Recherche et de Conseil Agricole (NASR), est la pierre angulaire de ses initiatives de recherche pour le développement. Cette stratégie de partenariat encourage les scientifiques d’ICARDA à travailler étroitement avec les institutions de recherche locales et les universités et à prendre en considération les politiques nationales. Avec la politique de décentralisation des centres de recherche d’ICARDA en 2012, les programmes de partenariats, 7 régionaux et 4 à des niveaux nationaux, couvrent environ 50 pays en Afrique et en Asie.

SOURCE : AgriMaroc.ma

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